Crédit Photo : Com'Est
Monument aux Morts de Neuf-Mesnil
Les premiers monuments aux morts voient le jour courant des années 1920. La Première Guerre mondiale, par sa violence, a en effet été un traumatisme pour la population civile et militaire européenne. Le monument aux morts devient alors le lieu de mémoire de chaque ville ou village de France, pouvant prendre différentes formes (obélisque, sculptures, plaques commémoratives) et appelant plusieurs symboles (la pomme de pin représente l’éternité, l’urne funéraire la mort, la couronne et les palmes la mort…). Listant les victimes militaires et civiles par conflit, ils sont un lieu de mémoire et de commémoration, des œuvres d’art au service du souvenir.
Le conflit de 1870-1871
Le chancelier Bismarck souhaite unifier l’Allemagne, alors constituée d’une multitude d’Etats indépendants. Pour cela, il a besoin de réunir la Confédération de l’Allemagne du Nord composée de 21 Etats, avec les Etats du sud de l’Allemagne. Or, les positions militaires françaises empêchent cette action depuis 1866. A cette date, en effet, la France, par sa neutralité, avait permis à Bismarck de vaincre l’Autriche et ses alliés allemands du sud ; en échange, ces derniers avaient pu échapper à l’obligation de s’unir à la Prusse.
Afin d’assurer une unité avec le sud du royaume, Bismarck décide donc de mener une guerre contre le France de Napoléon III, laquelle, par un jeu de manipulation politique, est cependant déclarée par la France en date du 19 juillet 1870.
Les hostilités prennent fin le 28 janvier 1871 avec la victoire de la Prusse et la signature de l’Armistice à Frankfort. Cette défaite entraine l’Annexion par le Reich de l’Alsace et de la Moselle, ainsi que la chute du Second Empire et de l’Empereur Napoléon III, marquant alors l’avènement de la Troisième République. Pour l’Allemagne, la victoire marque la consécration de l’unification allemande et le début de l’Empire allemand.
139 000 Français sont morts durant ce conflit. Ils ont été inscrits sur les monuments aux morts érigés suite à la Première Guerre mondiale.
La Première Guerre mondiale
La Première guerre mondiale est qualifiée de « moderne », de par la nouveauté des techniques utilisées, et « totale » car elle a impliqué l’intégralité de la population civile européenne.
En juin 1914, l’assassinat de l’héritier du trône d’Autriche attise les tensions entre les États Européens et se solde, le 1er aout, par la déclaration de guerre de l’Allemagne à la Russie, puis, le 3 août, à la France et à la Belgique. Censée durer quelques mois (« on sera rentré pour les moissons ! » disaient les soldats à la mobilisation d’août 1914), le conflit s’est éternisé jusqu’au 11 novembre 1918, date de l’Armistice sonnant la victoire de la Triple Entente (composée de la France, du Royaume-Uni et de la Russie impériale) sur la Triple Alliance (Empire allemand, Empire Austro-hongrois, royaume d’Italie).
60 millions de soldats ont pris part à la Première Guerre mondiale, dont 9 millions sont décédés et 8 millions sont devenus invalides. En France, on compte 1,4 millions de morts ou disparus et 4,3 millions de blessés, sur 7,9 millions de mobilisés (sur une population alors de 40 millions d’habitants).
Du côté des victimes civiles, touchées tant par les violences consécutives aux invasions que par les bombardements, on dénombre 300 000 morts en France.
La Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale est un conflit planétaire opposant les puissances démocratiques alliées aux puissances totalitaires de l’Axe. Le nombre des belligérants, la puissance des moyens mis en œuvre, le caractère idéologique du conflit donnent une ampleur sans précédent à ce conflit.
Le 2 septembre 1939, Hitler attaque la Pologne. La France et l’Angleterre, alliés du peuple polonais, déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939, et stabilisent ensuite leurs positions. La protection française contre l’Allemagne parait apparemment solide : ligne Maginot le long de la frontière avec l’Allemagne, soldats massés du côté de la frontière belge… Une protection idéale pour une guerre défensive, mais non offensive, comme vont la mener les Allemands. La débâcle est rapide et le 22 juin 1940, la France signe un Armistice à Rethondes avec l’Allemagne. La lutte continue cependant par l’action de la Résistance, menée par le Général de Gaulle.
Vont suivre 5 années de conflits répartis sur toute la surface du globe, caractérisés par une idéologie basée sur l’extermination systématique des Juifs d’Europe, et une évolution technologique fulgurante (emploi pour la première fois d’une arme de destruction massive, la bombe atomique).
L’Armistice définitif est signé le 8 mai 1945, à Berlin.
La Seconde Guerre mondiale a coûté la vie à plus de 50 millions de personnes, dont une forte majorité de civils : résistants, déportés ou victimes des bombardements de cités. En France, 238 000 militaires ont perdu la vie, et 330 000 civils. Les monuments aux morts rendent hommage à ces victimes.